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Edouard de Laubrie
Chargé des collections et de recherche, responsable du pôle « agriculture & alimentation » au Mucem
Extrait des entretiens en vue de la présentation de l’exposition « Le Grand mezze » au Mucem
À partir des années 1950, les Américains meurent de plus en plus de maladies cardiovasculaires dont on ne comprend pas encore l’origine.
L’épidémiologiste Ancel Keys (1904-2004) chercheur à l’Université du Minnesota remarque que les populations méditerranéennes ont une longévité remarquable en bonne santé.
Pour Ancel Keys, cela s’explique par leur alimentation, majoritairement végétarienne, fondée sur la consommation de céréales et de légumineuses, de fruits et de légumes, une proportion limitée de poisson, produits laitiers et viande, enrichie de nombreux condiments et épices, et arrosée d’eau, de vin et d’infusions. L’huile d’olive est le vecteur principal de cette bonne santé en comparaison avec les matières grasses d’origine animale.

Pour démontrer la validité de son propos, il réalise l’ « Étude des sept pays » dans laquelle il établit un lien entre habitudes alimentaires méditerranéennes traditionnelles et baisse significative de l’incidence de mortalité due aux maladies coronariennes. Même si la méthodologie et les résultats des études de Keys sont remis en question par une partie de la communauté scientifique, il synthétise les modes alimentaires méditerranéens et fonde le concept de « diète méditerranéenne ».
Dès les années 1970, Keys édite des ouvrages grand public sur le sujet qui ont un succès mondial et qui font de la diète méditerranéenne un modèle alimentaire globalisé. Les bienfaits de ce régime et sa vulgarisation vont en faire également un modèle alimentaire mondialisé.
En France, on entend parler du « régime crétois » depuis les années 1990, et plus récemment, du slogan « Manger cinq fruits et légumes par jour ». Deux idées issues des travaux d’Ancel Keys. En 2010, puis en 2013, la « diète méditerranéenne » connaît une nouvelle distinction, culturelle cette fois, grâce à son inscription par l’UNESCO sur sa Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. »
*Edouard de Laubrie
Chargé des collections et de recherche, responsable du pôle « agriculture & alimentation » au Mucem
Extrait des entretiens en vue de la présentation de l’exposition « Le Grand mezze » au Mucem
POUR EN SAVOIR + :
www.ecomuseodietamediterranea.it