
Le Sorgho
18 mars 2025La Région Sud, l’un des modèles d’agriculture durable en méditerranée ?
Edouard de Laubrie
Chargé des collections et de recherche, responsable du pôle « agriculture & alimentation » au Mucem
Extrait des entretiens en vue de la présentation de l’exposition « Le Grand mezze » au Mucem
La région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur bénéficie d’une diversité de terroirs, avec des spécialités comme le maraichage dans les Bouches-du-Rhône, la viticulture dans le Var et le Vaucluse, la production fruitière dans la vallée de la Durance, les plantes à parfum et aromatiques en Haute- Provence et dans le pays de Grasse, et l’élevage surtout ovin dans les zones de montagne.
La région est le berceau des AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne), la première ayant été créée à Aubagne en avril 2001. L’objectif d’une AMAP est de préserver l’existence et la continuité des fermes de proximité dans une logique d’agriculture paysanne, socialement équitable et écologiquement saine, mettant en lien direct producteurs et consommateurs.
En octobre 2014, la loi d’avenir pour l’Agriculture, l’Alimentation et la Forêt insiste sur la notion de « projets alimentaires territoriaux » dans le but de produire une alimentation plus saine, plus proche et plus durable, avec un plan d’action autour de trois axes prioritaires liés au patrimoine foncier, au dynamisme agricole global et à la réponse aux besoins alimentaires de la population.
Puis, en octobre 2018, la loi Agriculture et Alimentation est issue des États généraux de l’alimentation réunissant consommateurs, industriels de l’agroalimentaire, commerces de la grande distribution et pouvoirs publics. Cette loi vise à rétablir l’équilibre des relations commerciales entre producteurs et grande distribution, et à rendre accessible une alimentation saine et durable pour tous les consommateurs.
La région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur est en tête en France pour la part des surfaces agricoles cultivées en bio (plus de 29 % de la surface utile). Plus de 20 % de la main-d’œuvre agricole travaille dans une ferme biologique. Les circuits courts et de proximité (points de vente collectifs, marchés, vente à la ferme, paniers type AMAP) concernent plus de 160 acteurs organisant environ 350 circuits. Plus d’un tiers des exploitations agricoles commercialisent des produits en circuits courts, auprès de consommateurs surtout urbains.
Des producteurs aux consommateurs en passant par les distributeurs et les institutions territoriales (communes, départements et région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur), le système alimentaire se territorialise grâce à de très nombreuses initiatives parmi lesquelles on peut citer le RéGAL « Réseau de Gouvernance Alimentaire Locale » initié par le Pays de Haute Provence en 2009, le label « Pays Gourmand » qui rassemble 58 restaurateurs, ou encore le Parc naturel régional du Luberon qui encourage la culture des produits de la diète méditerranéenne...
Edouard de Laubrie
Chargé des collections et de recherche, responsable du pôle « agriculture & alimentation » au Mucem
Extrait des entretiens en vue de la présentation de l’exposition « Le Grand mezze » au Mucem